La sécurité continue-t-elle de freiner l’adoption du cloud computing ? Près de la moitié des professionnels de l’informatique ayant participé à une récente étude répondent par l’affirmative. Cependant, leur réticence ne concerne pas les données proprement dites, mais plutôt la pénurie de compétences en cybersécurité disponibles pour gérer les projets basés sur le cloud.
C’est l’une des conclusions d’une récente étude réalisée par MacAfee auprès de 2 009 professionnels et responsables informatiques. Sans surprise, il en ressort que 93 % des entreprises utilisent désormais des services de cloud computing sous une forme ou une autre. Toutefois, 49 % disent avoir mis un frein à leur adoption du cloud computing en raison d’un manque de compétences en cybersécurité.
Les auteurs du rapport sur l’étude spéculent que ce ralentissement engendre une hausse des services informatiques de l’ombre, ce qui ne fait qu’accroître les risques pour la sécurité. De plus en plus, souligne le rapport, « les départements informatiques travaillent avec les utilisateurs pour trouver et sécuriser des solutions acceptables, au lieu de simplement les bloquer. Si c’est une bonne nouvelle pour ces utilisateurs et départements, cela augmente la charge qui pèse sur les équipes responsables de la sécurité ».
La grande tendance de l’hybride
L’étude montre également que le ralentissement dans l’adoption du cloud computing s’accompagne d’une évolution vers les architectures hybrides. La majorité (57 %) gèrent une architecture hybride publique/privée, contre 19 % il y a un an. Ceux qui utilisent des environnements de cloud privé uniquement sont moins nombreux : 24 % cette année, contre 51 % l’an dernier. Les architectures uniquement publiques ont également enregistré une nette baisse, de 30 % à seulement 19 %. Cette transition vers l’architecture hybride s’accompagne d’une diminution du nombre moyen de services de cloud computing utilisés, qui est passé de 43 en 2015 à seulement 29 en 2016, tandis que les entreprises semblent consolider leurs services et applications de cloud computing.
Les coûts élevés et la faible valeur constituent désormais le premier problème opérationnel qu’ont rencontré les professionnels de l’informatique avec leurs fournisseurs de cloud computing durant l’année écoulée, suivis en deuxième position par un piètre service aux clients.
Le manque de visibilité sur les opérations des fournisseurs de cloud computing reste le principal problème technique, comme l’année dernière. Une disponibilité et un temps de fonctionnement mauvais font leur entrée dans le top cinq, passant de 17 % l’an dernier à 22 % cette année.
La menace du shadow IT
Le shadow IT est une autre menace qui plane sur l’environnement de l’entreprise. Les départements informatiques semblent se diriger vers des méthodes plus actives de surveillance et d’utilisation de la technologie en vue d’obtenir une meilleure visibilité. Les pare-feu de prochaine génération ont remplacé la surveillance de l’activité des bases de données comme méthode la plus utilisée cette année, augmentant de 41 à 49 %. L’utilisation de passerelles web a augmenté de 37 à 41 %, tandis que le recours à des courtiers en sécurité de l’accès dans le cloud computing a augmenté très légèrement, passant de 32 à 33 %. Dans le même temps, des méthodes plus passives de détection des activités relevant de l’informatique de l’ombre, telles que la collaboration avec le département des finances, la vérification de l’utilisation des licences ou le bouche à oreille, ont diminué nettement.
L’utilisation de la plate-forme en tant que service (PaaS) suit une trajectoire de croissance, surpassant les logiciels en tant que service (SaaS) ou l’infrastructure en tant que service (IaaS), indique également l’étude. Globalement, la PaaS est désormais utilisée par 40 % des entreprises interrogées, contre 21 % l’an dernier. L’utilisation de la PaaS et l’architecture hybride sont étroitement liées, puisque plus de la moitié de ceux qui gèrent une architecture hybride utilisent également une PaaS dans le cadre de leurs services de cloud computing. Les plans d’investissement pour cette année sont de 66 % pour les SaaS, 64 % pour l’IaaS et 59 % pour la PaaS, ce qui est cohérent avec leur classement respectif en termes d’utilisation.
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