« La France doit continuer à attirer les talents, les entrepreneurs du monde en entier », a déclaré Emmanuel Macron lors de son discours à Viva Technology le 15 juin 2017. Le Président de la République a profité de son intervention pour annoncer le lancement officiel du French Tech Visa, la procédure « simplifiée et accélérée » pour l’obtention d’un titre de séjour, en l’occurrence le Passeport Talents. « Il est valable 4 ans et simplifie toutes les procédures administratives pour les talents désireux de venir chez nous et venant du monde entier. Le site est ouvert aujourd’hui, la procédure est ouverte aujourd’hui », a annoncé Emmanuel Macron sous les applaudissements.
FRENCH TECH VISA : 3 CIBLES PRIORITAIRES
Plus tôt dans la journée, David Monteau, Directeur de la Mission French Tech, était entré dans les détails du dispositif. Et notamment sur les conditions d’obtention du sésame. Le French Tech Visa s’adresse à trois types de talents.
Première cible : les fondateurs de start-up internationaux, sélectionnés par les incubateurs et accélérateur français partenaires qui viendront développer leur business en France. « S’ils rejoignent l’un des incubateurs, ils bénéficieront d’un processus accéléré et prioritaire. L’idée est d’être le soutien des incubateurs pour attirer d’autres start-up internationales », précise David Monteau.
Deuxième cible : les talents internationaux qui voudront rejoindre une start-up ou une « scale-up » française en développement international. « Pour cela, on s’est appuyé sur le Pass French Tech », précise le patron de French Tech.
Troisième cible : les investisseurs étrangers professionnels et des business angels, qui s’installent en France.
10 000 CONTACTS DÉJÀ INTÉRESSÉS
Chacun de ces trois profils devra répondre à des critères de sélection et des procédures administratives différentes (lire encadré ci-dessous). L’objectif est de « faire connaitre ce titre de séjour, d’attirer les talents de différentes catégories afin de leur proposer un processus accéléré et prioritaire pour y accéder », indique David Monteau. Avant d’ajouter : « Quand on avait fait l’annonce (en janvier 2017, ndlr), on avait aussi ouvert le site afin que les start-up intéressées laissent leurs coordonnées ». Au total, près de 10 000 e-mails ont été récoltés. « On va les prévenir », assure-t-il.
Pour réussir, cette accélération des démarches administratives devra obligatoirement être suivie d’un soutien des antennes sur tout le territoire (préfectures et Direccte). La mission French Tech en est consciente et indique qu’une formation et une sensibilisation des agents est menée en parallèle.
Conditions d’accès au French Tech Visa
1 – Pour les entrepreneurs étrangers :
La start-up étrangère doit être accompagnée par un incubateur/accélérateur partenaire de la mission French Tech (41 à date, sachant qu’un nouvel appel à candidatures est prévu pour l’automne 2017), dans le cadre du French Tech Ticket.
L’entrepreneur devra être au préalable éligible au Passeport Talent mention projet innovant, c’est-à-dire avoir un projet économiquement innovant qu’il souhaite développer en France, un projet reconnu par la Direccte, et des moyens suffisants avec des ressources correspondant au Smic.
2 – Pour les salariés étrangers
– Le talent devra être recruté par l’une des 67 (à date) entreprises françaises en hyper-croissance bénéficiaire du Pass French Tech (promotion 2016-2017)
– Le futur salarié devra répondre aux critères du Passeport Talent mention diplôme, c’est-à-dire : détenir un diplôme de niveau master ou plus, décrocher un CDI ou un CDD d’au moins 3 signé par l’une des 67 sociétés habilitées, avoir une rémunération au moins égale à deux le SMIC.
3 – Pour les investisseurs étrangers
– Les investisseurs concernés devront être : soit une société d’investissement en capital innovation qui ouvre un bureau en France, soit un investisseur étranger recruté par une société d’investissement en capital innovation installée en France, soit un business angel s’installant en France.
– Ces investisseurs devront répondre aux critères du Passeport Talent mention Investisseur économique, c’est-à-dire : réalisation d’un investissement en immobilisation corporelle ou incorporelle d’un 300 000 euros ; investissement direct par l’intermédiaire d’une société dont il détient au moins 30 % du capital ; détention d’un moins 0 % du capital social de la société bénéficiaire ; créations et/ou sauvegarde, ou engagement à créer ou sauvegarder, de l’emploi dans les 4 années suivant l’investissement
Article à lire sur : http://www.usine-digitale.fr/editorial/le-french-tech-visa-est-lance-voici-qui-pourra-vraiment-en-beneficier.N554493