Le géant chinois de l’e-commerce Alibaba poursuit son offensive dans le cloud public avec le projet d’ouvrir d’ici mars 2018 quatre nouveaux datacenters, dont un deuxième en Europe. De quoi mieux rivaliser avec les américains Amazon Web Services, Microsoft et Google.
Alibaba poursuit sa course mondiale dans le cloud public d’infrastructure. Sa division Aliyun (ou AliCloud), le pendant d’Amazon Web Services chez Amazon, se prépare à ouvrir quatre nouveaux datacenters hors de Chine : un en Malaisie avant la fin 2017, puis trois d’ici mars 2018 en Indonésie, en Inde et en Europe. Son infrastructure d’informatique à la demande sera ainsi étendue à 18 sites dans le monde, dont 12 hors de l’Empire du milieu (Hong Kong compris).
HÉSITATION ENTRE LONDRES ET LA SUÈDE
Le groupe de Jack Ma est présent dans le cloud public depuis 2009 avec des services d’infrastructure à la demande (IaaS pour infrastructure as a service et PaaS pour platform as a service) comparables à ceux d’Amazon Web Services, la référence absolue sur le marché. Mais il n’est devenu actif en dehors de Chine dans ce domaine qu’à partir de 2014.
Son offensive à l’international a commencé aux Etats-Unis, où il dispose aujourd’hui de deux sites, l’un en Virginie avec un datacenter, l’autre dans la Silicon Valley avec deux datacenters, avant de s’étendre à cinq pays : Singapour, Japon, Allemagne, Emirats Arabes Unis et Australie. Avec à la clé un plan d’investissement de 3 milliards de dollars sur cinq ans. En Europe, il a ouvert son premier datacenter en novembre 2016 à Francfort, en Allemagne. Et pour tirer parti du développement de ce marché sur le Vieux Continent, il cherche à créer une seconde implantation. Il hésite entre Londres, au Royaume-Uni, et la Suède.
ALIBABA DEVANCE IBM, GOOGLE ET ORACLE
Avec son projet d’expansion, Aliyun cherche à se mesurer aux géants américains qui dominent aujourd’hui le marché. L’ambition de Jack Ma est de détrôner à l’horizon 2020 Jeff Bezos, dont la division Amazon Web Services reste le leader incontesté du secteur. Pour l’heure, sa division cloud reste très loin derrière celle de l’américain. Sur le segment IaaS du cloud public, estimé par Gartner à 22,2 milliards de dollars en 2016, il arrive troisième avec seulement 3% du marché, derrière Amazon Web Service (44,2%) et Microsoft (7,1%). Mais elle affiche la croissance la plus rapide : +126,5%, contre + 46% pour Amazon Web Service et +61% pour Microsoft. Elle devance déjà d’autres géants américains comme Google, IBM ou Oracle.