Avec son projet Titan, Apple nourrissait au départ l’ambition de réinventer en profondeur l’industrie automobile. Depuis, l’entreprise a renoncé à construire son propre véhicule et s’est recentrée sur le software. Le New York Times explique les raisons de ce changement de stratégie.
« Titan » : rien que le choix de code du projet « voiture autonome » chez Apple, lancé en 2014, traduisait les ambitions illimitées de la firme à la pomme. Elle pensait pouvoir révolutionner l’industrie automobile classique. Mais après deux ans de travaux, Apple a décidé de revoir ses ambitions à la baisse, en se focalisant sur la partie logicielle. Google s’est posé les mêmes questions et est arrivé aux mêmes conclusions. Pourquoi ? Le New York Times a pu parler avec d’anciens employés d’Apple et livre des explications.
UNE APPLE CAR POTENTIELLEMENT RÉVOLUTIONNAIRE
Apple voulait au départ concevoir de A à Z son propre véhicule, avec l’attention portée aux détails qu’on lui connaît. Une armée d’ingénieurs a donc imaginé à quoi pourrait ressembler un véhicule autonome conçu par Apple. Parmi les pistes explorées : des portes automatiques particulièrement silencieuses, un habitacle sans volant ni pédales mais avec des écrans et dispositifs de réalité augmentée, une nouvelle génération de Lidar mieux intégré à la carrosserie… Apple voulait même réinventer la roue en remplaçant les traditionnelles pneus par des « globes » (un peu comme ceux imaginés par Goodyear).
UN PROBLÈME DE VISION STRATÉGIQUE
Le problème, c’est que l’entreprise n’avait pas une vision claire de la valeur ajoutée qu’elle souhaitait apporter dans l’automobile, et que ses ingénieurs se sont quelque peu dispersés. Fallait-il concevoir un véhicule semi-autonome ou totalement autonome ? Le débat a fait rage parmi les pilotes du projet, qui ont longtemps hésité sur la direction à prendre.
Finalement, l’arrivée de Bob Mansfield aux commandes du projet Titan, en 2016, a permis de dissiper le flou : il a décidé d’abandonner l’idée de construire un véhicule 100% Apple et a recentré l’équipe sur la mise au point d’une plate-forme logicielle de conduite autonome (pour laquelle il reste à trouver un débouché commercial).
APPROCHE PLUS MODESTE
Des technologies sont testées depuis avril 2017 dans cinq voitures d’un constructeur tiers : des Lexus RX 450. Apple prévoit aussi de desservir ses différents sites dans la Silicon Valley avec une navette autonome propulsée par les technologies maison. Là encore, Apple s’appuiera sur des véhicules existants d’un constructeur automobile classique dans lequel il intègrera ses capteurs et logiciels. Ce projet baptisé « Pail » (« Palo Alto to Infinite Loop ») devrait être opérationnel dans les prochains mois.
Article à lire sur http://www.usine-digitale.fr/article/pourquoi-apple-a-renonce-a-produire-son-propre-vehicule-autonome.N578513